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In My Mailbox is a meme that was originally invented on The Story Siren. I have adapted it a little: I will post the books I receive or the ones I buy every so often. I will not post every week (as is normally the case of IMM), but on an irregular basis, that is when I have new books!Did you really think that I only had bought these books during my stay in England? Of course not... Here are the others I have bought there....Bought at Waterstones- Bought: The Blackhouse, by Peter May. The action of this crime book takes place on the Isle of Lewis, where I went last summer. As I enjoy Scotland, I decided to discover this author.
Bought: The cellist of Sarajevo, by Steven Galloway. This book had been on my wishlist for quite a long time but I never found it and didn't want to order it. So when I saw it, I just could not resist.Bought: Eat, Pray, Love, by Elizabeth Gilbert. I have only read good reviews of this one and I plan on watching the film when I have finished it.Bought: Bleed for me, by Michael Robotham. A book I noticed at the Salon du Livre in Geneva and put on my wishlist then. I cannot wait to start reading it!Bought: The accident, by Linwood Barclay. I am fond of Linwood Barclay and have most of his books. I was just waiting for this one to be published in paperback edition.
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Bought at WHSmithBought: The thread, by Victoria Hislop. I came across this one by chance and the summary made me buy it.Bought: Southern Lights, by Danielle Steel. After recently reading Zoya, I wanted to try another Danielle Steel book and this one seemed perfect : mystery, love, family secrets...Bought: My sister's keeper, by Jodi Picoult. This book was on a reading list last semester but I never had time to read it and it was not the one I had been given for the exam. Now that I have time, I will read it as the story seems extremely moving. I also bought the DVD, wich I will watch later.Bought: Between shades of gray, by Ruta Sepetys. One that was on my wishlist for a long time. When I tried to order it, everybody thought I was talking about Fifty shades of gray, which was definitely not the case. But in the end, I managed to find it!Bought: The book of summers, by Emylia Hall. Another one I came across by chance, just because the cover and the summary attracted me. A good summer read according to WHSmith...Avez-vous réellement pensé que c'était tous les livres que j'ai achetés pendant mon séjour en Angleterre? Bien sûr que non! Voici la suite de mes achats.
In My Mailbox a été inventé par The Story Siren. J'ai apporté quelques adaptations au concept initial: je posterai un article avec les livres que je recois et ceux que j'achète. Je ne publierai pas un article chaque semaine (comme c'est normalement le cas de IMM), mais de manière irrégulière, selon mes nouveaux livres.
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Auteur : Henri BeaudoutDate de publication : 2012Editions : Éditions Chloé des Lys
* La mort a parfois de drôles de façons. Elle s'infiltre partout, même là où on l'attend le moins. Puis au moment où tout semble jouer en sa faveur, voilà que le destin s'en mêle et renverse la situation au point de changer le cours des choses. Le grain de sable, en somme, qui fait que... *Noyé dans la foule qui se presse sur le quai d'une gare en France, un adolescent totalement désemparé fuit la ville de son enfance et prend le train pour monter à Paris. Mais contrairement à la plupart des provinciaux qui vont y chercher la consécration, il se rend dans la Ville lumière pour tenter de découvrir, parmi de nouveaux visages, une nouvelle raison de vivre. Car en plus de quelques effets personnels entassés en hâte dans une petite valise en carton, il emporte enfoui au plus profond de lui-même les stigmates d'un passé déjà trop lourd à porter. Et si lourd de conséquences, qu'il lui faudra près de dix ans avant de retrouver la sérénité de l'esprit perdue en Allemagne alors qu'il combattait le nazisme. Cela dit, voyons ce que l'un de ces héros, à qui nous sommes redevables d'être des hommes livres, a vécu pour en arriver là...Comme le titre le laisse deviner, Devoir et mémoire se penche sur les souvenirs d’un homme. Mais Henri Beaudout n’est pas n’importe qui : jeune français âgé de dix-sept ans lorsque la guerre éclate, il rejoint le maquis et combat pour son pays. A travers de nombreux petits épisodes, il retrace son parcours durant cette période tourmentée, de 1940 à 1946.
D’un point de vue purement visuel, on ne peut pas dire que cet ouvrage soit une réussite. Si les couleurs de la couverture s’accordent au thème abordé, les images en gâchent quelque peu l’effet de par leur médiocre qualité. On ne peut malheureusement que deviner ce qu’elles représentent, et le texte est lui aussi trop pixellisé pour être agréable. Ce qui est appréciable, par contre, c’est la courte biographie de l’auteur qui accompagne le résumé sur la quatrième de couverture. Puisqu’il s’agit d’une autobiographie, c’est un élément très important à mes yeux.
Le roman est divisé en six chapitres, eux-mêmes découpés en courtes parties. Chacune d’entre elles est introduite par un petit dessin simple qui attire l’œil et illustre en quelque sorte ce qui est raconté dans les quelques pages à suivre. J’ai ressenti ces quelques parties comme des épisodes variés de la vie d’Henri Beaudout, nous donnant un aperçu général de son parcours, dotées de petites anecdotes concernant la guerre, ses rencontres et bien d’autres choses encore. Elles peuvent donc être lues plus ou moins indépendamment les unes des autres, et il n’est pas nécessaire d’effectuer la lecture d’une seule traite pour bien comprendre.
Du point de vue des événements, il est bien sûr difficile d’émettre un jugement car il s’agit d’un témoignage. Henri Beaudout n’invente pas une histoire, il raconte ce qu’il a vécu et tente de nous transmettre ses émotions, ainsi que l’atmosphère de cette terrible guerre. Il est parfois tout de même difficile de suivre l’action, car de scènes très lentes, on passe à une succession d’événements de la plus grande importance, suivis d’ellipses et de petites histoires apparemment anodines. J’ai personnellement eu de la peine à avoir la notion du temps qui passait lors de ses aventures, tout comme à me représenter à quelle étape se trouvait la guerre. Je pense qu’il aurait été préférable de donner des informations plus générales sur les événements qui survenaient dans le monde entier, mais une fois encore, c’est un choix de l’auteur, qui a préféré se concentrer sur ses propres souvenirs.
Pour continuer dans la même direction, on est rapidement plongé dans l’univers du maquis. Toutefois, pour quiconque n’y connaît rien, ou pas grand-chose – ce qui était mon cas – il est parfois peu aisé de comprendre ce qui se passe réellement, qui est qui, et quel est le but des opérations entreprises. Les abréviations sont généralement explicitées (encore que retranscrire un acronyme en toutes lettres n’aide pas forcément à expliquer ce que ce dernier signifie), mais il y en a tellement, et ajoutés à la présence de mots très spécialisés, ils rendent la représentation de cet univers si particulier peu aisée.
Néanmoins, on arrive sans trop de difficultés à imaginer les horreurs de la guerre et les épreuves traversées par le narrateur. Henri Beaudout à des choses à dire, impossible de le nier. J’aurais toutefois souhaité être plus touchée par l’histoire, par le personnage, et plus entraînée par l’histoire. Je pense que le style d’écriture est en grande partie responsable de ce manque d’émotions de ma part, et je dois même avouer qu’il m’a troublée. Quelque peu haché, les phrases courtes au style oral sont alternées avec d’autres très longues, me donnant une sensation de déséquilibre permanent. La présence, aux côtés de mots familiers, voire argotiques, de vocabulaire soutenu m’a paru étrange, et plusieurs fautes d’orthographe et de typographie ont gêné ma lecture.
Devoir et mémoire est toutefois un roman qui vaut la peine d’être lu, car il nous plonge dans l’univers des maquis d’une manière inhabituelle. Le titre est bien choisi : il faut se souvenir. Les courts épisodes sont agréables à lire, même s’il est parfois un peu difficile de saisir la direction de l’œuvre entière et de mettre en relation les événements bien connus de la Seconde Guerre mondiale et la vie personnelle d’Henri Beaudout. Ce livre plaira à tous les amateurs d’autobiographies et de récits retraçant l’histoire de clandestins sous l’occupation allemande.
Partenariat avec les Éditions Chloé des Lys
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance
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In My Mailbox is a meme that was originally invented on The Story Siren. I have adapted it a little: I will post the books I receive or the ones I buy every so often. I will not post every week (as is normally the case of IMM), but on an irregular basis, that is when I have new books!I was back in England for the last two and a half weeks and of course... I could not help it! As you have probably guessed, I bought loads of books... So many that my suitcase was far too heavy and I had to pay extra... Anyway, it'll keep me busy for a bit (as if my TBR shelf were not full enough)As foreign books are usually expensive in Switzerland, I usually write down the titles I'm interested in and I then buy them when I go to the UK. What I particularly like are the charity shops, where you can find great and cheap books in good conditions. (Usually between £1 and £2)
First of all, a little visit in the charity shops in Shrewsbury, Wem and Newport
Received: Notes from a small island, by Bill Bryson. Thank you Alice for buying me this book!***- Bought: The other Boleyn girl, by Philippa Gregory. I had noticed that book some time ago and everybody kept telling me how great it was, so when I saw it in a charity shop, I had to buy it!
***- I also bought a few more books, but I had to left them in the UK for the moment because I did not have enough room in my suitcase... (no comments)
Then a stop at The Works, where I could not resist the "3 for £5" offer...Bought: A place of secrets, by Rachel Hore. It is quite funny because I had seen that book in Waterstones and then did not buy it because of the price... Which paid off because it was much cheaper at the Works' so I decided to buy it.- Bought: The wreckage, by Michael Robotham. I love crime books and the summary attracted me. What helped me make my decision, though, was the author, because I had read a review on one of his books earlier and I wanted to discover his work.
- Bought: Stravaganza, City of stars, by Mary Hoffman. I have read this book before in French and I am a great fan of the series.
- Bought: The constant Princess, by Philippa Gregory. Another one in the series.
- Bought: Death of a friend, by Rebecca Tope. How could I not enjoy a crime book by a British author, with the action taking place in the hunting world?
Comme les livres en langue étrangères sont chers en Suisse, je note généralement les titres qui m'intéressent et j'effectue mes achats lors de mes visites en Angleterre.
Le grand point fort, ce sont les "charity shops" dans lesquels on peut trouver des livres supers, en très bon état et très bon marché (£1 ou £2 généralement)J'étais de retour en Angleterre pour les deux semaines et demie passées et, bien sûr... Je n'ai pas pu résisté. Comme vous l'aurez probablement deviné, j'ai acheté des tonnes de livres...Un si grand nombre que ma valise était bien trop lourde et que j'ai dû payer un supplément à l'aéroport... Mais bon, au moins, j'ai de quoi m'occuper (comme si ma PAL n'était pas déjà suffisamment haute)
In My Mailbox a été inventé par The Story Siren. J'ai apporté quelques adaptations au concept initial: je posterai un article avec les livres que je recois et ceux que j'achète. Je ne publierai pas un article chaque semaine (comme c'est normalement le cas de IMM), mais de manière irrégulière, selon mes nouveaux livres.
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Auteur : Danielle Steel
Titre original : Zoya (anglais des Etats-Unis)
Traducteur : Arlette RosenblumDate de publication : 1988 (traduction française: 1990)Editions : Editions du club France loisirs
* C'était un aperçu de cet homme que les autres ne connaîtraient jamais. Un coup d'oeil en arrière dans le temps sur une période exceptionnelle qui ne se reproduirait jamais pour aucun d'entre eux. La grandeur de ce que tous avaient connu faisaient paraître peu de choses ce qu'il avait à offrir à Zoya aux Etats-Unis. Par contre, il savait qu'elle serait heureuse à New York. Elle n'aurait plus jamais ni faim, ni froid. Au moins avait-il cela à donner..*Crinière couleur de flammes et yeux verts, Zoya a promené sa beauté le long de ce XXe siècle qui fut celui de tous les bouleversements : la Révolution d'Octobre qui la contraint à l'exil ; la fin de la Grande Guerre à Paris où émigrés et fugitifs tentent de survivre en exerçant les métiers les plus divers...
Les années folles en Amérique, ensuite, puis la Grande Dépression où des millions de gens n'ont, eux aussi, qu'une seule obsession : survivre. Puis, vient la Seconde Guerre mondiale, avec son cortège d'horreurs et d'actes héroïques.
Les décennies de l'après-guerre, plus paisibles en général, connaissent pourtant encore des soubresauts aussi brutaux qu'inattendus. Zoya aura été à la fois le témoin et l'actrice de tous ces événements qui, à des titres divers, devaient modifier de fond en comble le visage de la planète. Une vie exemplaire, une héroïne bouleversante.A l’aube de la révolution russe, Zoya, une jeune cousine du tsar se voit obligée de fuir son pays avec sa grand-mère. Toutes deux gagnent Paris, où elles doivent s’habituer à une existence en tout point différent du luxe qu’elles ont connu auparavant. Heureusement, la force de caractère de la jeune fille lui permettra de survivre et de se construire une vie agréable, entre la France et New York.
Zoya retrace le portrait d’une jeune fille incroyable, qui fera preuve d’une capacité d’adaptation inimaginable. N’ayant rien connu d’autre que le luxe de la haute société jusqu’à ses dix-sept ans, la révolution la force à découvrir un monde tout différent, dans lequel elle doit travailler pour assurer sa subsistance et celle de sa grand-mère. Traumatisée par le sort de sa famille en Russie, elle se relèvera pourtant à chaque échec, poursuivant son rêve de bonheur. Et, comme dans toute fiction romantique qui se respecte, elle rencontrera l’amour.
Je dois admettre que, à ma grande surprise, j’ai été transportée sur les pas de l’héroïne sans même m’en rendre compte et j’ai apprécié ce roman qui me laissait au départ sceptique. Il est vrai que les romances ne sont pas vraiment mon genre, mais j’ai décidé de tenter ma chance avec Zoya en raison du contexte de la révolution russe, qui m’intéresse beaucoup. C’est donc sans surprise que je dirai que la première partie a été ma préférée : on y découvre Zoya dans son enfance et son adolescence, on entrevoit la beauté des palais de la famille royale et les paysages d’hiver de ce pays, bientôt détruit par de sanglants combats.
La deuxième partie est située à Paris et offre un contraste marqué avec la première. Fini le luxe, Zoya et sa grand-mère ne sont plus rien. Dans la misère, toutefois, la jeune fille fait preuve d’un courage sans pareil et se rend très attachante de par son fort caractère. C’est là qu’elle rencontrera l’amour, une histoire touchante, mais bien trop romancée et rapide à mon goût.
Voilà donc l’héroïne partie pour New York, où elle fera à nouveau partie des personnes influentes. Cela signifie une fois de plus un changement, et le fait qu’elle doive s’adapter à un nouveau système, mais elle le fait naturellement, sans problème visible. Le bonheur est toutefois de courte durée en raison de la crise de 1929, auquel son mari ne survivra pas. Zoya, elle, s’en sortira, tout comme ses enfants, et quelques années plus tard, elle rencontrera à nouveau l’amour. Bien qu’ayant apprécié cette partie, j’ai trouvé que l’auteur basculait trop dans les clichés, et qu’on passait trop souvent d’un moment de pur bonheur à un instant de profond désespoir, où les évènements tragiques s’enchaînent à une vitesse incroyable.
Malgré ces extrêmes, l’histoire m’a plu, sans aucun doute grâce à Zoya elle-même. Si les autres personnages manquent de profondeur, elle est tout simplement admirable. Le contexte y est aussi pour beaucoup, car Zoya a non seulement traversé la révolution russe, mais aussi la première guerre mondiale, le krach économique de 29 et la seconde guerre mondiale. Oscillant entre la haute société et les couches plus pauvres, elle nous donne un aperçu de la vie à cette époque historique importante et nous emmène par la même occasion dans le monde de la mode.
Zoya plaira donc aux amateurs de belles histoires d’amour. Elle est sans conteste l’héroïne idéale pour un tel roman de par son caractère et le contexte dans lequel elle évolue. J’aurais toutefois aimé avoir davantage de détails historiques et un peu moins de clichés, mais ce fut néanmoins une lecture agréable.
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Auteur : Emilie DecampDate de publication : 2011Editions : Éditions Chloé des Lys
* Elle écrivait des mots forts, des mots tendres, des mots violents. Envers et contre tout. En vers et contre tous. C'était sa liberté et rien ne pourrait l'empêcher de s'évader de cette manière. Son père, évidemment, n'était pas au courant. Personne ne l'était, à part sa grand-mère. Et c'était mieux comme cela. *Malgré une enfance par toujours rose, elle semblait être une fille correcte. Mais à 20 ans seulement, sa vie semble compromise.
Voici les dernières heures d'une vie, d'un monde, d'un "elle". L'histoire d'un combat entre mots et stupéfiants.24 heures pour la fin d’un monde, un titre mystérieux, qui est ouvert à l’interprétation. Vingt-quatre heures, c’est court pour la fin d’un monde, et pourtant, il suffit bien souvent de quelques secondes pour qu’une vie bascule. Dans ce petit roman, Elle nous raconte, en vingt-quatre heures, les événements qui ont façonné sa vie et qui l’ont emmenée là où elle se trouve actuellement, perdue entre les mots et la drogue, délaissée de tous. Le titre laisse présager une fin sombre, pourtant, rien n’est prévisible, et les scénarios qui se proposent avant la lecture sont multiples.
C’est à ce petit jeu d’imagination que je me suis essayée en recevant le livre et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je dois admettre que j’ai été déçue par l’apparence de l’ouvrage. En effet, si l'image me plaît et paraît bien à propos, je n’ai pas été impressionnée par la qualité de la première et de la quatrième de couverture, et encore moins par celle de la tranche. En effet, le logo de la maison d’édition est très pixellisé, tout comme le résumé, le prix, la photographie et la biographie de l’auteur, qui est d’ailleurs écrite d’une police différente que je trouve mal assortie au reste. Ce qui m’a le plus gênée, toutefois, c’est que le nom d’Emilie Decamp soit à peine visible, écrit en noir sur fond gris foncé.
L’intérieur du roman m’a lui aussi laissée sur ma faim car je n’avais pas l’impression d’une œuvre réellement finie du point de vue de la mise en page. Les variations de police sont intéressantes car elles font écho aux différents styles avec lesquels l’auteur s’amuse, mais elles ne vont pas très bien ensemble. De plus, les interlignes sont très aléatoires, ce qui m’a quelque peu perturbée. Je cherchais une logique, pensant que cela donnait des informations supplémentaires sur l’organisation du récit, mais je n’en ai trouvé aucune. Heureusement, je ne m’arrête pas à l’apparence d’un livre…
En voyant le nombre très réduit de pages et les paragraphes espacés, écrits en gros caractères, j’ai décidé de retarder un moment cette lecture qui se révèlerait sans aucun doute rapide en faisant des hypothèses sur son contenu. Autant vous dire que je ne m’étais pas du tout préparée au délice qui allait suivre, un vrai coup de cœur qui porte à réfléchir. Emilie Decamp a une plume magnifique et tout au long du récit, elle s’essaie à différents styles, mêlant à son récit entre autres lettres et poésie. C’est dans ce dernier genre qu’elle excelle, et c’est sans aucune surprise que j’ai appris qu’elle avait déjà publié plusieurs recueils de poèmes. J’avoue que la poésie ne m’attire en général pas réellement, mais ce qu’elle a écrit là m’a particulièrement touchée. En rimes, et particulièrement sombres, ces petits textes témoignent parfaitement de l’état profond de désespoir dans lequel l’héroïne se trouve.
Pour parler d’Elle, justement, l’auteur a su trouver les mots justes pour la rendre sensible et attachante, sans toutefois nous dégoûter complètement de la vie, comme c’aurait pu être le cas. Sans jamais apprendre son prénom, et à travers de courts chapitres représentant chacun une heure, s’approchant irrémédiablement de l’instant fatidique, on en vient à la connaître, à comprendre sa vie, son existence et les étapes qui ont causé cette descente aux enfers. Et alors, des questions apparaissent : que faire quand on n’a plus personne pour nous aider ? A quel point le milieu dans lequel nous grandissons influence notre avenir ? Et, plus ouvertement, pourquoi vivre ? C’est une interrogation qui a probablement traversé l’esprit de la plupart d’entre nous, alors que nous ne nous trouvions pas nécessairement dans une situation aussi désespérée que celle de notre héroïne. Il y a des milliers de réponses, allant du simple plaisir physique de la vie et du fait d’exister à l’amour et aux petits plaisir que les autres nous procurent. Mais quand il n’y a plus rien à quoi s’accrocher, qu’on est seul au monde, que se passe-t-il ?
C’est cette sombre perspective que nous dresse Emilie Decamp dans ce roman. Les petits chapitres font penser à une sorte de retour sur soi-même, écrits un peu comme un « stream of consciousness », dans un ordre personnel à la narratrice, selon le fil de ses pensées. Des petits bouts de sa vie. Des souvenirs. Elle sait qu’elle va mourir, et c’est le moment de faire le bilan de son existence et, pourquoi pas, de comprendre comment elle en est arrivé là. Il y aurait eu d’autres développements possibles, des fins heureuses, où l'écriture l'aurait emporté sur la drogue, ou plus sombres encore. L’auteur a choisi celle-ci, et à juste titre me semble-t-il. Certains pourraient lui reprocher de tomber quelque peu dans les stéréotypes, mais loin d’être dans l’excès, cela donne justement plus de force au récit. Ainsi, un univers sombre est décrit, sorti de son imaginaire… mais qui, en fait, est bien réel pour certains d’entre nous.
24 heures pour la fin d’un monde est un petit roman qui se lit extrêmement vite, mais qui n’en est pas moins poignant. Alors que les larmes coulaient toutes seules, j’ai eu envie de faire durer le plaisir le plus longtemps possible, et j’ai été bien déçue de tourner la dernière page. Comprenez-moi bien, cette déception n’a rien à voir avec la fin ou l’histoire en elle-même. C’est seulement le regret d’avoir passé un si bon, mais si bref moment aux côtés de cette héroïne torturée qui n’a pas eu de chance dans sa vie. Je ne vous le cache pas, ce n’est pas un récit gai, mais je le recommande néanmoins à tous. Extrêmement touchant, je pense toutefois qu’il est préférable d’avoir déjà une certaine maturité pour l’apprécier à sa juste valeur, d’une part en raison du sérieux des thèmes abordés – la drogue, la mort et un univers très noir – mais aussi et surtout pour en saisir la profondeur et les subtilités qui échapperaient sans doute aux plus jeunes lecteurs.
Je termine donc en remerciant le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, et les Editions Chloé des Lys pour leur confiance. Un grand bravo à l’auteur, Emilie Decamp, qui nous offre une histoire magnifique, écrite d’une plume belle et sensible, malgré l’apparence quelque peu décevante du livre. Un coup de cœur !
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