• couverture livre

    Auteur:Albert Cohen
    Date de publication:1968
    Editions: Gallimard, folio
    Pages:1110
    Mon avis
    * Solal et son Ariane, hautes nudités à la proue de leur amour qui cinglait, princes du soleil et de la mer, immortels à la proue, et ils se regardaient sans cesse dans le délire sublime des débuts.*

    "Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'il étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs, oui, tous les soirs, il se verraient."
    Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d'une foule de comparses: ce roman est le chef d’œuvre de la littérature amoureuse de notre époque.

    *Arrivé devant le Palais des Nations, il le savoura. Levant la tête et aspirant fort par les narines, il en aima la puissance et les traitements. Un officiel, il était un officiel, nom d'un chien, et il travaillait dans un palais, un palais immense, tout neuf, archimoderne, mon cher, tout le confort! Et pas d'impôts à payer, murmura-t-il en se dirigeant vers la porte d'entrée.* 
    Genève dans les années 1930. Un homme séduisant se déguise en vieillard juif et s’introduit chez Ariane Deume pour la séduire. Cet événement marque le début d’une relation hors du commun entre une femme mariée et le supérieur de son mari. Du mépris à la passion, nous suivrons la belle Ariane et son Seigneur Solal dans leur amour à travers l’Europe de l’avant-guerre.
    Autour du couple d’amants gravitent d’autres personnages, tous aussi intéressants les uns que les autres. Nous avons la famille Deume, qu’Albert Cohen ne se prive pas de ridiculiser. Adrien, le mari d’Ariane, fonctionnaire au Palais des Nations, est l’exemple parfait de l’homme intéressé par rien d’autre que son ascension sociale. Pour lui, tout est basé sur les relations, l’importance des fréquentations et, surtout, sur l’apparence. Les scènes qui le concernent sont très comiques, toujours dans l’exagération et même les événements les plus sérieux basculent systématiquement dans le ridicule. Le fait qu’il vive dans la même maison que ses parents ajoute à cette impression et, par ce choix, l’auteur a en même temps l’opportunité de nous faire faire connaissance avec d’autres personnages – tout aussi divertissant : M. et Mme Deume.
    Du côté de Solal, nous rencontrons les Valeureux, ses cousins, qui visitent Genève à plusieurs reprises. Les passages les concernant m’ont beaucoup plu car ils sont tout à fait inattendus. Débarquant tout droit de leur Céphalonie natale, ils sont complètement décalés par rapport aux diplomates et représentants de la ville. Ils ont une manière de parler et d’agir très différente de tous les autres personnages et mettent en place différents stratagèmes pour s’attirer les bonnes grâces de Solal – et bien sûr son argent.
    Les variations de langage dont je viens de parler sont sans aucun doute l’intérêt principal de ce roman. Chaque personnage à sa propre manière de parler, son vocabulaire, ses expressions. On reconnaît immédiatement si c’est Ariane qui parle, Solal, les Valeureux, la famille Deume ou Mariette, leur domestique. Nous avons principalement affaire aux amants, qui s’enferment à plusieurs reprises dans des monologues intérieurs. Sur le modèle d’Ulysse de James Joyce, ces derniers ne sont la plupart du temps pas ponctués. Nous suivons ainsi le fil des pensées des personnages, ce qui nous donne de nombreuses informations sur leur caractère et leur personnalité. De plus, ce procédé nous permet de passer d’un point de vue à l’autre et nous aide ainsi à regarder les faits de plusieurs points de vue différents.
    Certains de ces monologues sont toutefois relativement longs et difficiles à comprendre. Ajoutés à quelques longueurs dans le déroulement de l’intrigue et à la complexité de l’écriture – qui teinte toutefois magnifiquement de poésie cette œuvre – ils dissuaderont probablement plusieurs lecteurs.
    Ces quelques difficultés dépassées, on aura alors tout le loisir apprécier une critique de la bourgeoisie et de son monde impitoyable, du snobisme et de la Société des Nations ainsi que, bien évidemment, l’analyse du thème principal du roman : la passion. On assistera à la séduction, qui se transformera en passion avant d’entamer sa décadence. Tout au long de ce chemin, on découvrira ainsi plusieurs facettes des personnages.
    L’histoire est centrée sur les deux amants bien sûr, mais nous visitons en même temps Genève et, dans une Europe où l’antisémitisme prend de l’importance, nous découvrons la vie d’avant la première Guerre Mondiale.
    Ce chef-d’œuvre de la littérature francophone du XXe siècle est à lire absolument pour quiconque apprécie les histoires d’amour - l'amour, étudié sous tous ses aspects - et les belles plumes, et qui n’a pas peur du grand nombre de page et de la complexité de certains chapitres.


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  • couverture livre

    Auteur: Delphine de Vigan
    Date de publication: 2009
    Editions: Le livre de poche
    Pages: 256
    Mon avis
    * Je me suis retournée pour lui faire un petit signe de la main, elle est restée là, à me regarder partir, ça m’a fait de la peine parce qu’il suffisait de voir son regard, comme il était vide, pour savoir qu’elle n’avait personne pour l’attendre, pas de maison, pas d’ordinateur, et peut-être nulle part où aller.*

    Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d’amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu’au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu’elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l’errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.
    Mais nul n’est à l’abri...

    *Elle avait l’air si jeune. En même temps il m’avait semblé qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur.* 
    No et moi plonge le lecteur dans le monde de Lou Bertignac, une adolescente surdouée qui nous fait découvrir son monde: sa vie de famille - compliquée depuis un drame survenu plusieurs années auparavant - ses expériences et observations sur la vie, Lucas, l'école... Un jour, elle se voit obligée de faire un exposé devant sa classe, épreuve qu'elle redoute plus que tout. C'est ainsi qu'elle va rencontrer No, une fille à peine plus âgée qu'elle qui vit dans la rue. Lou décide alors de la sauver, à n'importe quel prix.
    Cette histoire est extrêmement touchante et traite le sujet des sans-abris d'un point de vue inhabituel: celui d'adolescents. Les personnages principaux ont tous une quinzaine d'années - 13 ans seulement pour Lou - et se posent des questions sur la vie qui attendrissent le lecteur. En même temps, la réalité d'adolescent "normal" est confrontée à celle bien moins rose de No. Avec une telle histoire, on aurait pu s'attendre à un contraste exagéré (d'un côté une sans-abri et de l'autre côté une enfant gâtée), mais ce n'est pas le cas. Lou a elle aussi ses problèmes, et comme nous le verrons, être surdouée et se poser tant de question n'est pas toujours facile. De ce point de vue, Delphine de Vigan a trouvé le juste milieu, de manière que les personnages ne paraissent pas - trop - "clichés".
    Le style d'écriture est simple, facile et agréable à lire. Il est parfaitement adapté aux adolescents mis en scène, car il ne faut pas oublier que même si elle est surdouée, Lou est encore très jeune. Ainsi, nous découvrons les problèmes habituels et les questions typiques qu'une adolescente de son âge peut avoir: l'école, les relations amoureuses, les amis. Elle a pourtant également d'autres problèmes, qui eux ne sont pas de son âge: tout d'abord la dépression de sa mère suite au drame qui s'est déroulé plusieurs années auparavant, et ensuite No. 
    La relation entre les deux adolescentes est  bouleversante. D'un côté, Lou ne demande qu'à apporter son aide, mais de l'autre côté, No n'a pas l'habitude de faire confiance. D'à peine quelques mots impersonnels échangés au début, leur amitié se développera petit à petit, avec ses hauts et ses bas.
    La fin du roman m'a surprise et, je dois l'avouer, un peu déçue. Je n'attendais rien d'utopique, mais de trop nombreuses questions subsistent à mon goût. C'est toutefois un livre qui vaut vraiment la peine d'être lu dès l'adolescence et qu'on ne lâche pas jusqu'à la fin - qui arrive d'ailleurs de manière assez inattendue...


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  • Auteur:Ian McEwan
    Titre original: Atonement (anglais)
    Traducteur: Guillemette Belleteste
    Date de publication: 2000 (traduction française: 2001)
    Editions: Gallimard, collection Folio
    Pages:488
    Mon avis
    * On incitait Briony à lire ses histoires dans la bibliothèque, et ses parents et sa soeur aînée étaient surpris d'entendre leur sage petite fille se donner en spectacle, faire de grands gestes de sa main libre, hausser les sourcils en interprétant les voix, lever les yeux de sa lecture l'espace de quelques secondes pour sonder les visages les uns après les autres, exigeant dans vergogne tout l'attention d'une famille ensorcelée par son récit.*

    Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation: elle sera romancière. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande soeur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour se recroiser cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance?
    Tout en s'interrogeant sur les pouvoirs et les limites de la fiction, Ian McEwan restitue les frémissements d'une conscience, la splendeur indifférente de la nature et les tourments d'une histoire aveugle aux individus.
    Dans la grande demeure des Tallis, en ce bel été de 1935, la jeune Briony a décidé de devenir écrivain. Désormais la seule enfant de la famille dans ce lieu isolé, elle utilise son imagination débordante tant pour rêver que pour écrire… Et toujours dans ses fictions, le courage l’emporte sur la lâcheté, la vertu sur la tromperie et le bien sur le mal. Avec l’arrivée de ses cousins du Nord, ainsi que le retour de son frère Leon, elle voit l’opportunité de mettre son talent en avant. Adolescente à la frontière entre le monde des adultes et celui des enfants, Briony va pourtant provoquer un drame. Après avoir surpris sa sœur Cecilia avec Robbie, le fils de la femme de ménage, elle va changer leur vie à jamais.
    Cinq ans plus tard, en pleine guerre mondiale, personne n’a oublié. Briony a grandi et décide de se repencher sur cette soirée où tout a basculé. Mais n’est-il pas trop tard pour revenir en arrière et arranger le passé ?
    Expiation est un étonnant mélange. D’un crime d’enfance à la guerre, en passant par un drame familial, la déroute de Dunkerque, la vie londonienne en cette période troublée et une histoire d’amour brisée, Ian McEwan dépeint une image à la fois touchante, captivante et réaliste. Le lecteur est tout d’abord plongé dans l’univers des Tallis, famille de la bonne société. Dans un décor où la nature prend une importance particulière sont introduits les principaux personnages de l’intrigue : la jeune Briony, ses grands frères et sœurs, Leon et Cecilia, sa mère, Emily, ses cousins, Pierrot, Jackson et Lola, et quelques domestiques. Briony, âgée de treize ans, est immédiatement mise en avant. Nous découvrons sa vie, ses plus secrètes penses et sa grande ambition : devenir écrivain. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est elle qui va – involontairement – provoquer la tragédie située au cœur du roman, par une suite d’événements que l’on pourrait qualifier de coïncidences fâcheuses.
    La deuxième partie prend place cinq ans plus tard, au début de la guerre. Nous retrouvons alors les personnages principaux, dont le destin a été tracé par les événements de 1935. Robbie est alors projeté sur le devant de la scène, engagé dans l’armée anglaise. Nous traversons alors de nombreuses scènes de la déroute de Dunkerque. De la fuite des soldats aux bombardements des civils, de la détresse à l’espoir, tous les aspects sont traités dans de longues et précises descriptions. Ces dernières sont très réalistes et font bien ressentir au lecteur l’horreur dans laquelle Robbie et ses compagnons d’infortune sont plongés, pendant une période qui semble infinie. Bien qu’illustrant à merveille la lenteur avec laquelle l’armée en déroute se déplace certaines de ces scènes sont relativement longues à lire et n’apportent selon moi par réellement d’éléments significatifs, que ce soit du point de vue historique ou psychologique.
    Du côté de Briony et de Cecilia, qui n’ont depuis le soir du drame plus aucune relation, nous assistons à un changement capital. Eloignées du cocon familial, chacune de son côté à décidé d’entreprendre des études d’infirmières. Avec le corps médical de l’armée, elles ont aussi à faire face à la guerre, mais de manière indirecte. Cette troisième partie, consacrée au travail médical, m’a énormément plus. Nous découvrons le quotidien des apprenties, préparées sans qu’elles ne le sachent réellement à traiter les blessés de guerre. Le travail se fait de plus en plus dur jusqu’à ce qu’elles soient projetées au milieu des horreurs de la guerre de l’armée en déroute. Les détails et anecdotes sont admirablement bien racontés, de sorte que nous avons une idée précise et complète de la situation d’un hôpital londonien juste avant le Blitz.
    De nombreuses années sont ensuite passées sous silence jusqu’en 1999, date de l’épilogue, qui nous réserve bien des surprises. C’est seulement lors des dernières pages que le lecteur découvrira le fin mot de l’histoire. Contrairement au reste du roman, où les détails et descriptions prolifèrent, nous assistons à un dénouement rapide qui nous lasse nous interroger sur l’ensemble de la tragédie, de la première phrase au dernier mot. La longueur de cette dernière partie est parfaite : elle laisse place à l’interprétation et à la réflexion du lecteur tout en lui fournissant suffisamment de détails.
    Ce changement de style d’écriture est dans aucun doute un des points forts de ce roman. Ian McEwan a choisi une héroïne qui se cherche et qui a pour ambition de devenir écrivain. A partir du moment où l’écriture est un thème sur lequel on attire l’attention du lecteur, il convient d’attacher une attention particulière à la forme du roman elle-même. Le début de l’intrigue se passe en 1935, dans une famille au statut social élevé. Le style utilisé – phrases longues complexes, description poétiques, vocabulaire recherché – reflète l’univers dans lequel les personnages évoluent. Nous sommes ainsi plongés dans le quotidien d’une famille cultivée de l’époque.
    Plus tard, durant la guerre, mais plus particulièrement à l’hôpital où travaille Briony, les événements se précipitent et le rythme des phrases devient plus rapide, faisant en quelque sorte écho à ce qui se passe à l’extérieur. L’épilogue continue dans la même direction : le style est élégant, mais plus épuré qu’au cours des premières pages du roman, et plus direct aussi. Nous vivons alors un brusque retour à la réalité, le retour au monde d’une adolescente qui vivait auparavant principalement dans ses pensées et ses écrits.
    L’écriture est, comme je l’ai déjà dit, un thème particulièrement important, qui est développé de manière très intéressante. Ian McEwan s’interroge sur ses pouvoirs et ses dangers, ainsi que sur ce que la fiction nous permet ou ne nous permet pas de faire. Omniprésente dans le monde d’une jeune adolescente solitaire, il devient sous-jacent, l’espace d’un instant, durant la guerre, avant de revenir sur le devant de la scène pour la fin du roman.
    Expiation, c’est l’histoire d’une famille déchirée par un crime d’enfance où les protagonistes poursuivent leur destin au cours d’événements historiques majeurs. De la tragédie d’une seule soirée aux conséquences irréversibles de la guerre, le lecteur est tenu en haleine jusqu’aux dernières pages. Si vous aimez les romans psychologiques et dramatiques, avec pour cadre d’importants faits historiques, et que vous n’avez pas peur des phrases et descriptions parfois un peu longues, n’hésitez plus !


    Un grand merci à Sophie de m'avoir prêté ce livre...

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  • book cover
    Author: Sarah Singleton
    Publication date: 2005
    Publisher: Simon and Schuster
    Pages: 220
    My opinion
    * Mercy couldn't remember the last time she'd seen the little pond. So long, long ago, in the spring that never returned, when the pond was a cool green jewel, floating with the ghostly jelly of frogspawn. But the flower reminded her of January past, when the pond was skirted with crowds of snowdrops. Harbingers of spring in the darkest days. Had the flowers bloomed again? She hadn't found any snowdrops but she now knew that the pond held a secret of its own.*

    Mercy and her sister Charity live in a twilight world, going to bed just as the sun rises. Their house remains shrouded in perpetual winter, each day unfolding exactly the same as the last.
    Mercy has never questioned her widowed father about the way they live - and why - until one day she wakes to find asnowdrop on her pillow: a first sign of spring - and a nod towards a new future.
    A meeting with the mysterious Claudius unsettles Mercy and starts her on a winding path through the family's history, unearthing clues about her mother's death and their house frozen in time. But as each piece of the past slots into place, the world Mercy has known begins to unravel... Can she discover the truth without destroying her home, her father and all she has ever known?
    The setting of Century is ideal for a gothic novel: it completely takes place on the estate of the Vergas family, somewhere in England. The manor seems truly real and the beginning could first appear to be of a historical novel were it not for the ghosts Mercy sees. Unless most fantasy books though, the ghosts of Century are not playing an active part in the plot. They are extremely important, as they will lead Mercy on her way to find the truth, but they are in another universe and so cannot interact with the main characters.
    Mercy is an extraordinary girl. Not only can she see ghosts, but she is also strong and wants to discover her family’s history and have answers to her questions. She has to fight in order to achieve her aim but she cannot rely on anybody else than herself. Is Claudius good or evil? Is her father protecting or imprisoning her? And can she trust her little sister Charity? Her decisions are difficult to make and her path full of twists and turns.
    Little by little we discover the Vergas’ strange world and how their life remains the same as the days goes by, frozen in complete darkness and winter. Then, we learn about their past and the terrible events that took place years ago and changed their destinies forever. Travelling through time, Mercy is doing what she thinks is the best for all of them but she only has little time as her father Trajan has got an ingenious stratagem to stop her.
    The suspense is kept all the way through the story, as travel between Century’s old golden days and the frozen and desolate place it has become. The story begins rather slowly, which reinforces the boredom of Mercy and Charity’s daily life and the contrast between their past and present but then events follow one another rapidly.
    The theme of family history is developed in an interesting way and Sarah Singleton examines the importance of writing, remembering and stories in everybody’s life. This book is extremely well written, the story well developed and balanced between fantasy elements and more real facts, the characters charming and the atmosphere pleasant. It is initially written for a young audience but adults who are interested in a little bit of fantasy should read it as well.


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    Auteur:Arnaldur Indridason
    Titre original: Mýrin (islandais)
    Traducteur: Eric Boury
    Date de publication: 2000 (traduction française: 2006)
    Editions: Editions Points Policier
    Pages:328
    Mon avis
    * Il s'agissait d'une petite photo noir et blanc représentant une tombe dans un cimetière en hiver. Il ne reconnut pas immédiatement le cimetière. Une stèle était accolée à la tombe et l'inscription principale était assez facile à lire.C'était un prénom féminin. Audur. Sans patronyme.*

    Un nouveau cadavre est retrouvé à Reykjavik. L'inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur: encore un de ces meurtres typiquement islandais, un "truc bête et méchant" qui fait perdre son temps à la police... Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la "cité des Jarres, une abominable collection de bocaux renfermant des organes.
    Premier roman d'Arnaldur Indridason traduit en français, la Cité des Jarres est une réussite. Sous une plume simple mais entraînante, le lecteur est plongé dans l'univers noir et pluvieux de l'Islande. Ce n'est pas exactement un paysage de carte postale: entre le mauvais temps qui perdure, les quartiers sombres et mal fréquentés et les meurtres, on découvre peu à peu cet environnement propice au crime, que l'on ne voudrait pas forcément visiter.
    Pourtant, pas d’effroyables scènes de crime, d'interminables courses poursuites ou de violentes fusillades. Ici, l’horreur fait irruption dans la vie quotidienne des personnages de manière inattendue. Des secrets bien gardés depuis de nombreuses années ressortent, changeant à jamais la vie de plusieurs d’entre eux.
    L'inspecteur est un homme calme, qui prend son temps pour résoudre une affaire. On l'accompagne ainsi à chaque pas dans son enquête et on fait, par la même occasion, connaissance de sa fille. Les moments où ils se retrouvent tous les deux suscitent des émotions de plus en plus fortes, à mesure que l’on découvre la difficile situation familiale de l’inspecteur.
    Les autres membres de l’équipe d'Erlendur sont, comme leur supérieur, très efficaces, bien que le lecteur ait moins affaire à eux. Même si on ne connaît pour ainsi dire rien d'eux, ils nous guident dans les différentes étapes qui nous permettront d’avoir le fin mot de l’histoire. Quelques détails nous sont tout de même cachés (par exemple les trois mots du message qui accompagnait la victime, qui ne nous sont pas immédiatement dévoilés) pour qu’une partie du suspense soit conservé. Il n'y a ni coup de théâtre, ni fin spectaculaire; on assiste plutôt à une résolution où tout semble parfaitement s'enchaîner. Les différents thèmes abordés et l’intérêt pour les méthodes utilisées dans la résolution de l’enquête absorbent toutefois le lecteur jusqu’à la dernière page.
    Ce roman policier islandais nous réserve donc bien des surprises grâce à son intrigue étonnante. On est plongé dans la communauté islandaise, île plutôt fermée et qui ne s’est pas mélangée au reste de l’Europe pendant si longtemps. On est alors plongé dans un thème d’actualité de l’Islande, à savoir la recherche génétique, qui jouera un rôle important pour la résolution de l’enquête. Les explications scientifiques, bien que nécessaires au développement de l’intrigues, sont exposées de manière simple et claires, ce qui les rend abordable pour tout le monde.
    Si vous vous intéressez à l’Islande et ses spécificités et que vous aimez les romans policiers bien construits, alternant suspense, attente et émotion, la Cité des Jarres est pour vous.


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